Triomphe historique pour Cuba aux Jeux Olympiques de Paris
Triomphe historique pour Cuba aux Jeux Olympiques de Paris
Manuel Johnson
Clarté – Août 2024
Dans l’histoire des Jeux olympiques, aucun athlète n’avait gagné cinq médailles d’or consécutives dans la même discipline individuelle… jusqu’à l’été 2024, quand le « géant de Herradura » Mijaín López Núñez est entré dans l’histoire en y parvenant. Le Cubain de 41 ans, spécialiste de la lutte gréco-romaine, a battu Yasmani Acosta Fernandez, lui-même d’origine cubaine et produit du système de développement sportif de la révolution cubaine, expatrié au Chili et participant sous le drapeau de ce dernier. Champion des JO de Pékin en 2008, de Londres en 2012, de Rio en 2016, et de Tokyo en 2020, Mijaín disait que le lutteur qui pourrait le battre n’était pas encore né. Les JO de 2024 lui ont donné raison, car après sa victoire, il a embrassé et laissé ses souliers sur le tapis de lutte en geste symbolique de sa retraite, imbattable depuis 2008, triomphant pour une dernière fois en compétition internationale.
Ce ne sera cependant pas son dernier triomphe. Sa victoire historique a inspiré tout le peuple cubain, qui jubilait avec fierté devant les exploits de leur compatriote. Non seulement par fierté patriotique, mais aussi parce que sa domination totale dans sa discipline était un éloge aux principes de la révolution cubaine, qui vise à faire rayonner tous les membres de la société dans toutes ses sphères, y compris dans le domaine du sport. La révolution cubaine donne accès à l’éducation physique à tous, permettant aux jeunes talentueux de développer pleinement leur potentiel et produisant des champions qui, dans un cadre capitaliste du sport, n’auraient jamais pu avoir accès aux équipements, à la formation et aux activités sportives nécessaires pour se joindre à l’élite mondiale. Mijaín triomphera de nouveau chaque fois qu’un jeune Cubain prendra son exemple pour se pousser à développer ses pleines capacités, soutenu par une révolution socialiste humaine et égalitaire.
Mijaín a souligné l’importance de la révolution cubaine pour son propre développement lorsqu’il a d’abord remercié Fidel Castro immédiatement après sa victoire à Tokyo en 2020 : « Je dédie ce résultat à notre commandant en chef invaincu, qui a été celui qui a introduit le sport à Cuba. Ce résultat est grâce à lui et aux efforts qu’il a déployés pour faire avancer notre révolution. »
En effet, Fidel Castro a toujours reconnu l’importance du sport comme élément essentiel de l’épanouissement libre de l’individu, et l’importance de l’éducation physique universelle pour les bienfaits collectifs résultant d’une population en bonne santé physique et morale. Fidel soulignait l’accès universel au sport comme une des avancées significatives de la révolution cubaine : « C’était la révolution qui a éradiqué les vieilles pratiques et les vieux vices du sport ; c’était la révolution qui a rendu possible que ce pays soit le premier pays d’Amérique où le sport a cessé d’être une activité commerciale, mercantile, pour se convertir en une activité éducative et culturelle. »
La délégation cubaine à Paris en 2024 a fait honneur à cet héritage de Fidel en remportant 9 médailles, la 2e meilleure récolte en Amérique latine, derrière seulement le Brésil, un pays avec une population 20 fois plus grande. Et cela, malgré les effets dévastateurs du blocus criminel des États-Unis qui perdure depuis 63 ans et qui affecte toutes les sphères de la société cubaine, et malgré l’exode d’un bon nombre d’athlètes cubains de haut calibre, purs produits du système socialiste d’éducation physique, séduits par les sirènes lucratives des sports professionnels à l’étranger.
Mijaín López aurait pu accumuler des richesses en suivant la voie de son adversaire battu, Yasmani Acosta, et en s’expatriant à son tour. Il a choisi plutôt, dans les mots de Fidel, « quelque chose qui vaut beaucoup plus que l’argent, c’est-à-dire l’honneur, le prestige, la réputation et la moralité. » C’est aussi cela qui fait de Mijaín López Núñez un des plus grands champions de tous les temps, tous sports confondus.