Un nazi ovationné à l’unanimité par les parlementaires canadiens
Un nazi ovationné à l’unanimité par les parlementaires canadiens
Jad Kabbanji
Mouvement québécois pour la Paix
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Clarté #53 – Septembre 2023
Cette semaine, Volodymyr Zelensky était présent au Canada dans le cadre d’un voyage officiel. Le président ukrainien a été reçu en grande pompe par les dignitaires canadiens, notamment par le premier ministre Justin Trudeau et la vice-première ministre et ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland. L’objectif de sa visite était de garantir le soutien inconditionnel du Canada alors que certains alliés, tels que la Pologne, ont annoncé qu’ils cessaient de fournir des armes à l’Ukraine. Il est important de noter que la contre-offensive de l’armée ukrainienne n’a jamais vraiment pris son envol et que certains pays, qui avaient jusqu’ici soutenu ardemment l’effort de guerre ukrainien, commencent à douter de la victoire de l’Ukraine.
Lors de son allocution devant le parlement canadien, le président ukrainien a rappelé que le « génocide » russe en Ukraine ne doit pas rester impuni et que le Canada est du bon côté de l’histoire. En réponse aux demandes ukrainiennes, Justin Trudeau a annoncé une aide supplémentaire de 650 millions de dollars en armement. Cette aide s’ajoute aux près de 10 milliards de dollars qu’Ottawa a déjà versé à l’Ukraine au cours de la dernière décennie, contribuant ainsi activement à prolonger un conflit qui a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers d’Ukrainiens et de Russes.
En plus de cette aide de plusieurs centaines de millions de dollars, alors que l’économie canadienne est au bord de la récession, un ancien criminel de guerre, Yaroslav Hunka, membre de la 14e division SS Galicie, a été ovationné par Justin Trudeau et par le Parlement canadien incluant le NPD et le Bloc québécois qui se rangent derrière le consensus de l’impérialisme occidental. Autant pour les valeurs progressistes de l’un, autant pour les valeurs « souverainistes » de l’autre. Cet hommage est une insulte à la mémoire non seulement des 25 millions de Soviétiques morts, victimes de la barbarie nazie, mais également des 45 000 Canadiens tombés au champ d’honneur en luttant contre la vermine fasciste.
Devant l’énormité de cette provocation, Anthony Rota, le président de la Chambre, a dû présenter ses excuses. Certes, les conservateurs, les libéraux, le NPD et le Bloc québécois l’ont poussé à la démission, mais après les faits ! Néanmoins, il semble naïf, voire malhonnête, de leur part de prétendre qu’ils ignoraient le passé de ce soldat ukrainien de 98 ans qui a combattu aux côtés des nazis contre les Soviétiques durant la Deuxième Guerre mondiale. Anthony Rota assume donc le rôle de bouc émissaire pour les parlementaires, toutes tendances confondues. Qui peut prétendre le contraire ? Toutes les personnes ayant suivi des cours d’histoire au secondaire sont au courant que ceux qui ont envahi l’URSS et participé à son occupation brutale étaient soit des nazis, soit des serviteurs zélés du 3e Reich.
Au-delà de l’anecdote, cet incident rappelle non seulement les liens toujours réels entre impérialisme et fascisme, mais aussi le fait que le Canada et l’OTAN ne semblent pas avoir à cœur les intérêts du peuple ukrainien ni la résolution pacifique de ce conflit qui dure depuis déjà plus d’un an et demi.
Rappelons que Yaroslav Hunka, comme des milliers de ses compatriotes ayant commis des crimes de guerre, a trouvé refuge au Canada après avoir participé activement au génocide des peuples juifs et polonais durant la Deuxième Guerre mondiale. Ils furent parmi les membres fondateurs du Congrès des Ukrainiens canadiens qui est devenu, entre-temps, un interlocuteur privilégié du gouvernement canadien. Rappelons ici que cette organisation n’est aucunement représentative des Canadiens et Québécois d’origine ukrainienne. Il existe également l’Association des Ukrainiens canadiens unis, créée il y a plus de 100 ans, avec un passé et un présent glorieux. Elle a toujours été irréprochable dans son combat contre le fascisme et le nazisme.
Finalement, le fait que le propre grand-père de Chrystia Freeland ait été membre de cette cohorte de criminels nazis ayant activement participé aux innombrables massacres durant la Deuxième Guerre mondiale soulève des questions quant aux liens entre certains membres du gouvernement actuel et le passé sombre de cette période. Cela suscite également des interrogations sur la manière dont cette mémoire nauséabonde est commémorée et honorée au Canada.