L’ONU appelle à la fin de l’occupation israélienne, le Canada s’abstient
L’ONU appelle à la fin de l’occupation israélienne, le Canada s’abstient
Adrien Welsh
Clarté – Octobre 2024
Au cours d’un vote historique tenu aux Nations unies le 18 septembre dernier, l’Assemblée générale se réclame la fin de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens d’ici 12 mois.
Le libellé de la motion se résume ainsi : l’Assemblée générale « exige qu’Israël mette fin sans délai à sa présence illicite dans le Territoire palestinien occupé, qui constitue un fait illicite de caractère continu engageant sa responsabilité internationale, et ce au plus tard 12 mois après l’adoption de la présente résolution ». Elle « exige également qu’Israël s’acquitte sans délai de toutes ses obligations juridiques en vertu du droit international, notamment celles stipulées par la Cour internationale de Justice, notamment : en retirant toutes ses forces militaires du territoire palestinien occupé, y compris de son espace aérien et de son espace maritime ; en mettant fin à ses politiques et pratiques illicites, notamment en cessant immédiatement toute nouvelle activité de colonisation, en évacuant tous les colons du Territoire palestinien occupé et en démantelant les parties du mur construites par Israël qui se trouvent dans le Territoire, et en abrogeant toutes les lois et mesures créant ou maintenant la situation illicite ».
Présentée quelques mois après que la Cour internationale de justice (celle-là même qui avertit d’un génocide en court à Gaza) déclare que « la présence continue d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite » en foi de quoi Israël doit « y mettre fin dans les plus brefs délais », cette résolution déplore et condamne le mépris du droit international dont est responsable Israël en plus de sommer l’ensemble des États de ne pas reconnaître cette occupation.
À l’issue des débats, 124 États se sont prononcés en la faveur de cette résolution et 14 s’y sont opposés, dont les États-Unis et Israël, mais aussi l’Argentine et la Hongrie – autant pour ceux qui méprennent Orban Viktor pour un anti-impérialiste à cause de ses positions pro-russes…
Quant au Canada, il joint la bancade des 43 opposants honteux à la motion. Sous prétexte que cette résolution passe tait le danger terroriste et néglige le droit d’Israël à se défendre (qui pourtant ne s’applique pas lorsqu’il s’agit d’une population occupée), il s’abstient comme la plupart des pays membres de l’OTAN et leurs alliés. Ce faisant, ils signent tacitement un blanc-seing à Israël et ses souteneurs états-uniens : nous n’appuierons pas vos massacres, mais nous ne les empêcherons pas. « Silence, on tue! »
Pareillement, cette nouvelle dénonciation sans équivoque des Nations unies ne semble pas être à la hauteur des intérêts monopolistes québécois : le gouvernement Legault s’obstine à ouvrir son Bureau du Québec à Tel-Aviv.
Quoi qu’il en soit, le régime fascisant d’Israël est des plus isolé. C’est sans doute pour cette raison qu’il pousse le bouchon au point de déclarer Persona non grata le Secrétaire général de l’ONU. C’est également sous cette pression sans équivoque de l’ensemble des Hommes libres et intègres du monde qu’il cherche, avec l’aval des États-Unis, à reconfigurer un Moyen-Orient qui se dérobe peu à peu des intérêts de l’impérialisme. Ainsi, il n’hésite pas à envahir un Liban en prise à un vide politique et à des conflits confessionnels comme s’il s’agissait du maillon faible pour remettre au goût du jour un nouveau Grand Moyen-Orient incluant le facteur chinois dans l’équation et ce, en court-circuitant cette ONU devenue trop encombrante pour l’impérialisme occidental.