Sous-traitance illimitée : les lockouté-es de Vidéotron à Gatineau continuent leur lutte.

Stéphane Doucet
redaction@journalclarte.ca
Clarté – Avril 2024

Le lock-out des 214 employé·es de Vidéotron à Gatineau se prolonge depuis octobre et vient de franchir les 150 jours. Leur convention collective est échue depuis 2020. Vidéotron, qui appartient à Québecor, cherche notamment à obtenir un accès « illimité » à la sous-traitance. Comme le souligne le président du syndicat Nick Mingione dans les pages du Droit : « D’un côté, on parle d’une certaine souveraineté culturelle, mais d’un autre, ce que l’on fait, c’est qu’on veut envoyer des emplois de qualité outre-mer. »

En entrevue avec Clarté, il souligne que le syndicat est « au bout du rouleau » malgré de récentes avancées minimes à la table de négociation. Il critique également le fait que Pierre Karl Péladeau soit encensé dans tous les médias, y compris chez lui à Québecor, pour son acquisition des Alouettes de Montréal, alors « qu’il fait des profits gigantesques et qu’il jette 214 familles à la rue.»

La même unité a vécu un lock-out de 13 mois en 2002. Il met en avant la nécessité d’une loi fédérale anti-scabs pour mettre fin au mépris patronal, qui consiste à affamer ses travailleurs tout en continuant d’encaisser des profits et de faire rouler l’entreprise. Il critique également l’utilisation de scabs dans le centre d’appel, c’est pratique pour un employeur qui veut « déménager nos jobs ».