Dimitris Koutsoumbas à Montréal : « Un KKE plus fort pour une contre-attaque pan-européenne »

Dimitris Koutsoumbas à Montréal : « Un KKE plus fort pour une contre-attaque pan-européenne »


Rédaction
Clarté #56 – Avril 2024


Dans le cadre de sa tournée nord-américaine, le Secrétaire général du Parti communiste de Grèce (KKE), Dimitris Koutsoumbas, était de passage à Montréal le 22 avril dernier. À la tête d’une délégation qui inclut Zisis Limberidis (membre du Secrétariat du Comité central du KKE), Lefteris Alavamos-Nikolaou (eurodéputé sortant et candidat à sa réélection) et Kostas Gouliamos (candidat à l’élection au Parlement européen), sa journée a été ponctuée de rencontres avec des acteurs gréco-québécois dont l’Association des travailleurs grecs du Québec. 

Cette visite s’est conclue par une assemblée publique au cours de laquelle outre le Secrétaire général, orateur principal, les camarades Alavamos et Gouliamos ont pris la parole. 

Pour l’occasion, le Secrétaire national du Parti communiste du Québec, Adrien Welsh, le Président du Mouvement québécois pour la paix, Jad Kabbanji, le Secrétaire général de la Ligue de la jeunesse communiste du Canada, Ivan Byard et le Secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN, Bertrand Guibord étaient présents. 

Ils ont pu apprécier l’importance de cet évènement empreint d’internationalisme et de solidarité qui s’inscrit dans le cadre de la campagne des communistes grecs à l’étranger en prévision des élections européennes prévues le 9 juin prochain. 

Nous reproduisons ci-dessous le discours de Dimitris Koutsoumbas traduit en français par les camarades de la cellule du KKE de Montréal. 


C’est un grand plaisir d’être avec vous, avec les camarades et les amis du KKE ici à Montréal, au Canada. 

Notre rassemblement et votre présence sont la preuve que notre parti, nos idées ont des racines très profondes, non seulement en Grèce, mais littéralement jusqu’à l’autre bout du monde, et qu’elles fleurissent partout.

Des racines et des liens qui remontent au passé, à l’époque où les bateaux quittaient le port du Pirée, avec les travailleurs immigrés entassés «comme des sardines dans une conserve», comme le dit la chanson… 

Et ils résistent à l’épreuve du temps, transmis de génération en génération.

Mais de nouveaux liens se créent aussi, forgés dans la lutte pour les besoins des expatriés. 

Pour garder vivante la mémoire historique, notre culture populaire, la «flamme» et l’espoir d’une autre société, sans exploitation de l’Homme par l’Homme, aussi bien dans notre patrie, la Grèce, qu’au Canada et sur toute la planète. 

Et votre contribution à cette cause est très importante.

Car malgré le contexte négatif actuel, nous savons que les choses peuvent changer et qu’elles changeront. 

Les ténèbres actuelles qui se sont répandues sur la planète, surtout après les bouleversements contre-révolutionnaires du début des années 1990, et qui ont tourmenté les peuples, ne peuvent pas être l’avenir de l’humanité.

Nous avons un profond optimisme, mais qui découle de la connaissance et de l’analyse de l’évolution historique de l’humanité, du déroulement et des contradictions du capitalisme, que ce sont les peuples qui auront le dernier mot. 

L’avenir de l’humanité, c’est le monde nouveau, le socialisme.

Chers amis,

Nous savons que de nombreuses personnes visitent et visiteront la communauté grecque au Canada d’ici les élections européennes. 

Le premier ministre Mitsotakis est également venu récemment et a rencontré le premier ministre Trudeau, avec lequel il a déclaré partager des valeurs communes «en ces temps de défis géopolitiques mondiaux importants», en ces temps de guerres impérialistes, pour appeler un chat un chat.

Nous connaissons bien sûr leurs valeurs communes… 

Ils nous les ont montrées très clairement ces derniers temps. 

Si, en Grèce, ils se sont contentés de faire parler au Parlement, aux côtés de Zelensky, une figure cagoulée du fasciste bataillon Azov, ici, au Canada, ils sont allés jusqu’à honorer un vétéran ukrainien de la guerre nazie, même s’ils ont ensuite fait semblant de ne pas le savoir…

Et si seulement c’était tout ce qu’ils faisaient… 

Nous avons la responsabilité d’informer l’Humanité, comme nous informons tout le peuple grec, que notre pays est profondément impliqué dans les deux guerres majeures qui font actuellement rage dans notre région : 

  • Celle en Ukraine, qui a officiellement commencé avec l’invasion inacceptable de la Russie il y a deux ans, mais qui en réalité remonte à bien plus loin, au moins depuis 2014 et au coup d’État des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE pour changer un gouvernement qu’ils n’aimaient pas et en mettre un qui ferait leur travail.
  • Et au Moyen-Orient, où les antagonismes et les rivalités se sont intensifiés et où nous sommes actuellement confrontés au danger d’une guerre généralisée. Dans une région où le massacre du peuple palestinien par l’État occupant d’Israël, qui est en même temps confronté à d’autres pays comme le Liban, la Syrie et, bien sûr, l’Iran, se poursuit.

Il faut savoir que la Grèce est impliquée jusqu’au cou dans les plans des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE. En d’autres termes, elle est impliquée dans le soutien de leurs plans dans ces deux conflits impérialistes. 

Du nord au sud, elle est parsemée de bases US-OTAN. 

Nombre de nos ports ont été cédés pour la manutention de matériel de guerre. 

Tout cela fait de nos villes des cibles pour les représailles des camps adverses. 

Et ne croyez pas qu’il s’agisse d’un scénario théorique. 

Les avertissements ont été formulés de la manière la plus officielle qui soit et Alexandroúpoli, par exemple, n’est qu’à 1 000 km de l’Ukraine…

Dans le même temps, une frégate grecque se trouve au large du Liban et une autre en mer Rouge, littéralement dans «l’œil du cyclone», tandis qu’une batterie de missiles Patriot se trouve en Arabie saoudite… 

Des équipements, que notre peuple a payés à prix d’or sous prétexte de défendre le pays, ainsi que le personnel des forces armées grecques, ont été envoyés à des milliers de kilomètres des frontières qu’ils ont juré de protéger. Ils sont utilisés pour défendre des intérêts, tant grecs qu’étrangers, ainsi que des profits et des projets qui n’ont aucun lien avec notre peuple.

C’est le gouvernement Nouvelle-Démocratie de M. Mitsotakis qui en est responsable, lui qui prend ces décisions en jouant le rôle d’homme de main de l’OTAN et de l’UE. 

Bien entendu, SYRIZA, le PASOK, le parti de Velopoulos, tous les partis à l’exception du KKE, qui consentent à cette situation et la soutiennent ouvertement, sont totalement coresponsables, ainsi que leurs députés au Parlement européen ont voté pour eux. 

En effet, le nouveau président de SYRIZA, M. Kasselakis, est récemment allé jusqu’à qualifier l’OTAN d'»alliance de défense sacrée». Bien entendu, ces propos n’ont même pas été tenus par les membres du PPE des années 1950. Mais qu’ils en profitent…

Bien entendu, ces partis du système, de l’OTAN et de l’UE évitent de soulever les questions de la guerre et de l’engagement de notre pays dans le débat public.
 
Et lorsqu’ils visitent la diaspora, au lieu de défendre leurs positions sur ces questions, ils préfèrent vous raconter des choses ridicules sur les …miracles qui se sont produits lors de leur baptême !!!

La raison est, tout simplement, que tous sont alignés sur les choix stratégiques et les alliances de la classe dirigeante grecque, qui ne conviennent pas pour mettre en place leur fausse course, surtout en période électorale. 

Ils veulent que les citoyens les considèrent comme acquis et n’y pensent pas beaucoup. Qu’ils se préoccupent de ragots et de tortures…

Le KKE est le seul parti qui insiste sur ces questions, informer le peuple grec, mettre en garde contre les développements et révéler ce qui se passe. 

Et, bien sûr, à organiser la lutte populaire contre cette dangereuse implication de notre pays.

C’est pourquoi il est très important de se renforcer lors des élections européennes. 

Parce qu’un vote pour le KKE est le seul qui ne peut en aucun cas être interprété comme un appui à cette situation dangereuse.
 
Au contraire, il sera une force pour la combattre encore plus vigoureusement dès le lendemain, et, bien sûr, une force pour défendre tous les droits du peuple grec.

Nous savons que vous, qui vivez loin de chez vous, portez un intérêt vif et sain à ce que l’on appelle les «questions nationales». 

Nous savons que vous entendez souvent dire que ces grands alliés protégeront la Grèce à un moment critique, par exemple contre l’agression de la bourgeoisie turque.
 
Nous le disons clairement : il n’en a jamais été ainsi et il n’en sera jamais ainsi. 

Ces «alliés» ne connaissent pas la justice, ils n’ont pas de parti pris. 

Ils ne se soucient que de leurs propres intérêts, des intérêts de leurs propres lobbies et groupes, et ceux-ci exigent qu’ils s’entendent avec la Turquie, qu’ils la maintiennent à tout prix dans l’étreinte de l’OTAN et qu’il n’y ait aucun rapprochement avec la Russie. 

Après tout, cette année marque les 50 ans de l’invasion et de l’occupation turques de la partie nord de Chypre et nous connaissons l’attitude de l’OTAN et de ses «alliés» à l’époque, puis tout au long de ces décennies, jusqu’à aujourd’hui, où ils poussent pas à pas vers la partition finale de l’île.

Quelques jours avant de venir ici, je me suis rendu à Chypre, où j’ai rencontré tous les dirigeants politiques et étatiques et j’ai exprimé la ferme solidarité du KKE avec le peuple chypriote dans sa lutte pour une patrie unie et indépendante, sans armée d’occupation, sans prétendus garants et sans troupes étrangères.
 
Aujourd’hui, bien sûr, la plupart des partis grecs ont oublié Chypre, l’ont mise de côté, parce que c’est une «épine» qui gâche le soi-disant «bon climat» qu’ils veulent instaurer avec la Turquie, même en faisant des compromis sur les droits souverains. 

Je ne sais pas, bien sûr, à quel point le climat est bon, alors qu’il y a quelques jours, la Turquie a de nouveau soulevé la question des «zones grises» dans la mer Égée, prouvant ainsi qu’elle n’a renoncé à aucune de ses revendications inacceptables. 

Et nous savons très bien qu’elle le fait avec le «soutien» de ses alliés, en particulier les États-Unis, qui non seulement refusent à plusieurs reprises de prendre position sur l’existence d’îles à la souveraineté contestée dans la mer Égée, mais qui considèrent également la mer Égée comme une zone unique de l’OTAN.

En fait, ce qui les intéresse et ce qu’ils préparent, c’est un règlement sous l’égide de l’OTAN en mer Égée, qui s’inscrira dans une logique de co-exploitation et de cogestion, non pas bien sûr pour le bien et la prospérité des deux peuples, mais pour les monopoles, l’accès à l’énergie, etc. 

Un arrangement temporaire, comme ils le sont tous dans le capitalisme, qui comportera les germes des prochains conflits.

Le KKE continuera à lutter de toutes ses forces contre la dangereuse complaisance cultivée par tous les autres, à informer et à mobiliser le peuple.

Camarades,

Lorsque nous venons au Canada, aux États-Unis, dans d’autres pays étrangers, vous savez que nous ne venons pas rencontrer les différents lobbies ou associations de grands capitalistes, les soi-disant «investisseurs».

Nous venons rencontrer les acteurs de la diaspora, les associations de travailleurs, les travailleurs migrants et leurs descendants. Mais aussi des jeunes, principalement des scientifiques qui ont quitté la Grèce lors de la dernière grande crise et qui la quittent encore.

Nous savons que vous êtes tous préoccupés par la situation en Grèce, par la façon dont vivent vos parents, vos amis, l’ensemble du peuple grec. 

Nous savons que vous êtes particulièrement préoccupés par les questions liées aux perspectives du pays et de notre peuple, telles que la démographie.

Nombreux sont ceux qui en parlent, régurgitant le plus souvent des expressions éculées telles que «fuite des cerveaux» et «gain de cerveaux», mais la plupart d’entre eux ne parviennent pas à s’attaquer au cœur du problème, souvent parce qu’ils en sont complices.

En Grèce, les politiques promues par l’actuel gouvernement ND et les précédents gouvernements SYRIZA, PASOK et autres, basées sur les lignes directrices de l’UE, font partie du problème, et non de la solution.

Quel est fondamentalement le problème ?

D’une part, nous avons la réduction des nouvelles naissances, puisque de nombreux jeunes couples sont contraints de reporter une telle décision.

L’explication est évidente : la participation accrue des femmes au travail social – qui est bien sûr un progrès – n’est pas accompagnée par les structures et services sociaux correspondants de l’État.

En fait, on oppose le droit des femmes à travailler à la nécessité sociale de protéger la maternité et la famille.

Les travailleuses, comme les travailleurs, doivent faire face à des horaires de travail standard, au travail le dimanche, au télétravail et, en général, à une déréglementation des relations de travail qui vise à accroître l’exploitation et les profits, tout en sapant toute planification de la vie des travailleurs.

Et, bien sûr, l’insécurité et les inhibitions à fonder une famille sont exacerbées par la réduction des revenus des travailleurs et des personnes, qui est encore aggravée par la hausse des prix et l’inflation élevée.

N’écoutez pas les grands discours sur la croissance en Grèce que vous racontent ceux qui viennent ici de la part du gouvernement. 

Quand elle existe, c’est uniquement pour le profit de quelques-uns.

75% d’augmentation de la rentabilité des 500 plus grandes entreprises seulement en 2022, alors que les salaires sont «bloqués» au niveau de 2009.

Les impôts, directs et indirects pour le peuple toisent des sommets, ils représentent 95% des recettes fiscales totales de l’État et seulement 5% proviennent des grands groupes d’entreprises.

Les loyers en Grèce, comme vous le savez peut-être, ont augmenté de manière excessive par rapport aux salaires, tandis que l’accession à la propriété traditionnelle est en baisse constante.

Face à tout cela, des luttes importantes se sont développées ces dernières années et continuent de se développer, avec une contribution essentielle du KKE. 

Vous avez peut-être vu que mercredi dernier, une nouvelle grande grève générale des travailleurs a eu lieu. 

Elle a été précédée par la plus grande mobilisation de ces dernières années, le 28 février, jour du premier anniversaire du crime de Tempe, où 57 de nos semblables, pour la plupart de jeunes enfants, ont perdu la vie lorsque deux trains circulant à l’aveugle au XXIe siècle, sans télécommandes, sans systèmes de communication et de sécurité, se sont heurtés de plein fouet.

Ce n’est pourtant que grâce à ces luttes que nous avons obtenu la moindre amélioration pour la vie des travailleurs, du peuple. 

Grâce à leur lutte, de nombreux travailleurs ont obtenu la signature de conventions collectives de travail prévoyant des augmentations de salaire et des heures de travail. 

Grâce à leur longue lutte, les agriculteurs ont récemment obtenu certaines mesures d’aide. 

Et dans ces luttes, lentement mais sûrement, des mesures sont prises pour changer la corrélation négative dans le mouvement ouvrier-populaire. 

Aujourd’hui, la fraction du KKE est la deuxième au sein de l’organisation syndicale de troisième rang du secteur privé, la GSEE, avec plus de 20 %, alors qu’à quelques voix près, elle arrivait en tête qu’à quelques voix près lors du dernier congrès de l’organisation correspondante du secteur public, l’ADEDY. 

Comme beaucoup d’entre vous le savent, la fraction universitaire de la KNE a été la première force dans les élections étudiantes depuis deux ans et se bat actuellement pour réitérer cette victoire le 22 mai.

Ces résultats nous remplissent d’optimisme…., 

ainsi que l’augmentation générale du prestige du parti parmi les citoyens et un courant de solidarité avec le KKE qui s’est manifesté lors des élections de l’année dernière. Nous espérons que ce soutien se renforcera encore lors des prochaines élections européennes.

Cependant, nous ne pouvons pas ne pas parler du deuxième aspect du problème démographique, que vous avez vécu de près. 

Il s’agit de l’exode des populations vers l’étranger. Il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau ni exclusivement grec.

À la fin des années 1950, 21 % des ingénieurs diplômés quittaient la Grèce pour les États-Unis, et ce pourcentage s’est maintenu au même niveau dans les années 1960. 

D’autres études montrent qu’au cours de la période 1961-1965, 35 % des ingénieurs diplômés, 27 % des scientifiques diplômés et 25 % des médecins diplômés ont quitté la Grèce. 

Ce phénomène est encore plus prononcé dans les périodes plus récentes de développement capitaliste, puisqu’entre 1998 et 2007, on estime que 550 000 Grecs ont émigré à l’étranger pour occuper des emplois hautement qualifiés.

Mais il ne s’agit pas d’un phénomène naturel, comme certains le disent. 

Il est lié au fonctionnement même du système actuel, à savoir le capitalisme, puisque la croissance est motivée par le profit et qu’il ne peut donc y avoir de planification centrale dans l’économie.

Par conséquent, la main-d’œuvre scientifiquement qualifiée, qui est également une marchandise sous le capitalisme, est souvent inutilisée, mise au chômage ou «vendue» à très bas prix. 

Et précisément parce que les économies nationales se développent à des rythmes différents, ce potentiel «excédentaire» a tendance à se concentrer dans les économies les plus fortes. 

Nous mettons le mot «surplus» entre guillemets parce qu’il ne sert qu’au capital et à son économie, et non aux personnes et à leurs besoins. 

Au contraire, les scientifiques que notre pays et les universités grecques produisent, au prix d’innombrables sacrifices de leur part et de celle de leurs familles, sont beaucoup plus nombreux à être nécessaires à notre pays et à notre peuple, et ils doivent revenir. 

Tout ce que nous avons à faire, c’est de nous engager sur la voie de la remise en question et de l’opposition à la stratégie de l’Union européenne et de ceux qui l’approuvent.

Avec pour objectif une Grèce où les clés de l’économie seront détenues par la majorité sociale et où la majorité sociale pourra planifier de manière scientifique et centralisée pour répondre aux besoins de chaque pays, en fixant les priorités correspondantes. 

Dans cette Grèce, personne ne sera laissé de côté et la condition scientifique nécessaire de l’échange international d’idées et de pratiques scientifiques se fera en termes de gain exclusif et non de fuite.

Et seul le KKE a un plan pour une telle Grèce, avec son programme moderne, scientifiquement élaboré, qu’il soumet ouvertement au peuple. 

C’est pourquoi nous vous appelons à le renforcer en votant aux élections européennes.

Chers amis, 
camarades,

Le 9 juin, les Grecs de la diaspora ont la possibilité de participer au processus électoral exclusivement par le biais du vote par correspondance.

Nous vous appelons, vous qui ne l’avez pas encore fait, à faire votre demande dans les quelques jours qui restent et à envoyer, en votant pour le KKE, un message à ceux qui vous traitent, vous les électeurs, comme des pigeons.

Ceux qui disent se soucier de vous et vouloir vous donner une voix, sont ceux qui ne font rien pour résoudre les problèmes de la diaspora.

Le KKE, comme vous le savez, n’était pas d’accord avec le vote par correspondance, non pas parce qu’il ne veut pas faciliter le vote des expatriés qui ont des liens réels avec le pays depuis leur lieu de résidence. 

Bien au contraire. Nous avons fait beaucoup d’efforts en ce sens au cours des dernières années. 

Et maintenant, dans le dernier processus, nous avons proposé de multiplier les bureaux de vote à l’étranger afin d’éviter les déplacements coûteux sur de longues distances. Mais le gouvernement a rejeté cette proposition, parce qu’il dit que «cela coûte trop cher». Même votre droit démocratique est traité en termes de coût.

Nous avions pourtant mis en garde contre les risques de manipulation des électeurs par le vote par correspondance et contre les pressions qu’il permettait d’exercer en l’absence de toute garantie.

Et malheureusement, nous n’avons pas tardé à être confirmés, avec le scandale de la fuite de données personnelles d’expatriés, que la ND a transformé en feuilleton et distribué ici et là. Et qui sait ce qu’il nous reste à voir ?

Nous avons dit clairement que le vote par correspondance ne peut à lui seul augmenter la participation aux élections et lutter contre l’absentéisme, car celui-ci est dû à des raisons politiques et sociales, et non à des raisons techniques. 

En ce qui concerne les expatriés, outre les raisons objectives, cela est également dû au fait que les politiques des gouvernements les éloignent encore plus du pays, de sorte que beaucoup ne trouvent pas de raison de participer aux élections.

Les expatriés ont fait l’expérience, par exemple, du manque dramatique de personnel dans les consulats, du manque de financement, qui fait que des milliers d’expatriés grecs sont dérangés pour des demandes qui pourraient être traitées immédiatement si le personnel nécessaire et la simplification des procédures étaient en place.

Malheureusement, cette situation dramatique, les problèmes qui affligent les expatriés grecs, s’appliquent à tous les expatriés à travers le monde.

Pour ces problèmes, le KKE a pris des initiatives parlementaires, mais le gouvernement grec n’a pas apporté de réponses aux questions spécifiques que nous avons soulevées en tant que parti.

Le KKE continuera à faire pression de toutes ses forces au Parlement et au Parlement européen, dans le sens d’une confrontation immédiate et d’une solution aux problèmes des expatriés grecs.

Nous insistons sur la situation de l’enseignement en langue grecque, qui est littéralement une pierre d’achoppement pour la majorité des immigrés grecs.

Au lieu de se concentrer sur les besoins des enfants d’immigrés grecs qui grandissent dans un autre pays, le gouvernement ND, comme ses prédécesseurs, pousse au désespoir les parents, les élèves et les enseignants en raison du manque de fonds et de personnel et de l’absence d’un programme d’études adapté pour l’enseignement de la langue grecque à tous les niveaux et dans toutes les classes.

Ainsi, l’accélération de la dégradation et de la dévalorisation de l’enseignement de la langue grecque à l’étranger, qui se poursuit depuis plusieurs années, renforce naturellement l’inquiétude quant à l’éventualité de l’abolition des structures d’enseignement de la langue grecque ou de leur remplacement par des structures privées, qui fonctionneront avec des frais d’inscription, les parents étant invités à mettre la main à la poche.

Les questions que, en tant que parti, nous savons être très préoccupantes pour les Grecs vivant au Canada ne sont pas très différentes de celles auxquelles sont confrontés les immigrés grecs dans d’autres pays.

Nous trouvons inacceptable que cette situation inacceptable concernant l’affectation des enseignants dure depuis des années.

Est-il possible que l’État grec ne veille pas à envoyer autant d’enseignants qu’il en a besoin, qu’il ne veille pas à ce que leur salaire leur garantisse un niveau de vie décent, qu’il ne veille pas à ce que le nombre de nouvelles écoles grecques augmente pour que les besoins des enfants soient satisfaits dans de meilleures conditions ?

Nombreux sont ceux qui affirment que tout cela est le résultat de l’indifférence de l’État grec.

Il ne s’agit pas seulement d’indifférence. Après tout, tous les gouvernements de la ND, de SYRIZA et du PASOK ont, ces dernières années, mis en œuvre un certain nombre d’interventions concernant l’enseignement en langue grecque.

Ces interventions ne sont pas généralement et vaguement «mal avisées», mais leur objectif s’attaque aux intérêts des expatriés : avec chacune d’entre elles, la «compression» du personnel éducatif nécessaire et de ses conditions de travail se poursuit, la famille populaire supportant de plus en plus de charges, le soutien au fonctionnement des institutions d’enseignement de la langue grecque étant de plus en plus incomplet.

Cela se fait évidemment au détriment des enfants et de la qualité et du contenu de leur enseignement en grec.

C’est encore un exemple typique des priorités fixées au fil du temps par les différents gouvernements grecs. 

Ils privilégient l’enrichissement des profits des groupes d’affaires plutôt que le soutien à l’éducation des enfants d’immigrés grecs. 

Face à cette situation, le KKE, avec constance et cohérence, avec de nombreuses interventions parlementaires, mais aussi avec l’action de ses forces à l’étranger, soutient par tous les moyens la lutte des Grecs de la diaspora pour l’éducation de leurs enfants en langue grecque et pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants.

Chers amis, 

La principale question que nous soulevons en tant que parti est la nécessité d’une participation et d’une action actives des immigrés grecs pour résoudre les problèmes qu’ils vivent et subissent en raison des politiques anti-peuple qui sont appliquées et mises en œuvre dans tous les pays capitalistes.

Dans cette direction, les membres et amis du KKE qui vivent, travaillent et étudient à l’étranger se battent aux côtés d’autres travailleurs et d’autres immigrés. 

Ils travaillent activement dans le mouvement, avant tout dans les syndicats, sur les lieux de travail, dans les écoles, sur le lieu de résidence, afin de former des poches de résistance aux politiques antipopulaires. 

En effet, à l’approche des élections européennes, le dilemme auquel sont confrontés les immigrés grecs est clair : 

  • La ND, SYRIZA et le PASOK, qui, ayant participé aux gouvernements des années précédentes, sont largement responsables de la situation qui a envoyé et maintient des milliers d’immigrés grecs à l’étranger, seront-ils renforcés ? 
  • Ou bien le KKE sera-t-il renforcé, afin d’intensifier la lutte pour satisfaire leurs demandes contre tout gouvernement grec et l’UE ?
  • Renforcera-t-on ceux dont les partis cousins, ici dans ces pays, sont responsables de la situation que vivent les immigrés grecs dans les pays où ils habitent ? 
  • Ou bien le KKE sera-t-il renforcé, afin de renforcer l’effort d’organisation de leur lutte, dans le cadre du mouvement ouvrier et populaire de chaque pays, afin de lutter pour la satisfaction de leurs besoins ?

Chaque aspect de la vie des immigrés grecs leur donne une raison supplémentaire de renforcer le KKE par leur vote, même s’ils ne sont pas d’accord avec lui sur tous les points. 

Dans les différents pays où ils vivent, les immigrés grecs ont fait l’expérience de toutes sortes de gouvernements, prétendument «progressistes» ou conservateurs, à parti unique ou coopératifs, et de toutes les variantes de la gestion bourgeoise. 

Ils savent de première main que ceux qui prétendent que les profits de la croissance capitaliste peuvent être distribués équitablement et au plus grand nombre sont des dupes. 

C’est pourquoi de plus en plus de gens comprennent et sont d’accord avec le KKE pour dire que ce n’est que par la lutte que le peuple peut imposer son droit. 

Le renforcement du KKE avec des milliers de votes de Grecs de l’étranger est une condition pour mettre la demande de satisfaction des besoins du peuple au premier plan, en opposition à la logique des demandes réduites, qui sape les luttes et les demandes des immigrés à la fois envers le gouvernement grec et les gouvernements des pays où ils vivent.

Les Grecs de l’étranger peuvent faire passer le message que la contre-attaque des travailleurs est la demande du moment. 

Qu’il n’existe aucune perspective réaliste de sortie des impasses du capitalisme, sur une voie autre que celle du renforcement des revendications populaires, avec nos besoins modernes au premier plan des luttes, en dehors de l’UE des monopoles, du nationalisme, des guerres, avec le pouvoir du peuple !

Le renforcement décisif du KKE par les résidents grecs à l’étranger sera le message le plus puissant qui puisse être donné dans leurs pays de résidence, pour renforcer l’effort optimiste que le KKE fait avec d’autres partis communistes et ouvriers, pour raviver et renforcer l’étincelle du mouvement communiste ouvrier international.

Pour ces raisons et bien d’autres encore, l’appel à la solidarité militante lancé par le KKE dans les conditions actuelles revêt une importance particulière et peut avoir un impact significatif à l’étranger. 

Car ici, au Canada, comme en Grèce, les travailleurs et les ouvriers grecs, les scientifiques et les étudiants grecs, ainsi que la classe ouvrière et les couches populaires pauvres, ont le capital et son pouvoir contre eux. 

Car ici, comme en Grèce, les montagnes russes du développement «vert» et «numérique», de l’intensification des rivalités impérialistes, se précipitent, écrasant les revenus des gens, les relations de travail, les droits des travailleurs et les logements des gens. 

Car là aussi, la tâche immédiate est de regrouper le mouvement ouvrier dans une direction anticapitaliste, de renforcer la détermination, la revendication, la lutte pour la société dont nous avons besoin pour vivre comme nous le méritons.

Nous continuons donc avec détermination, avec la foi dans le droit et dans le pouvoir de la lutte, avec la confiance que nous pouvons réussir, avec l’intensité de l’effort, de sorte que la voix du KKE atteigne partout dans le mois et quelque chose qui reste. 

Et d’ici au Canada, les Grecs de l’étranger peuvent envoyer un message à de nombreux destinataires que personne ne peut lire autrement : KKE ! 

Pour renforcer encore le courant de remise en question de la politique dominante, l’UE que le gouvernement de la ND met en œuvre et que les autres partis soutiennent. 

Tous ceux qui puisent courage et force dans les luttes qui gagnent du terrain en Grèce n’ont qu’un seul choix : 

Renforcer le KKE, qui est à l’avant-garde de ces luttes.

Et l’événement d’aujourd’hui est la preuve que nous pouvons le faire, si chacun d’entre nous, à sa manière, met sa pierre à l’édifice de notre parti. 

Un KKE fort en Grèce et parmi les Grecs de l’étranger est le message de résistance le plus puissant adressé aux peuples d’Europe et du monde entier. 

C’est un message de résistance, d’espoir et de renversement !