L’extrême-droite cargue les voiles, mais il y a une solution : le Parti communiste
L’extrême-droite cargue les voiles, mais il y a une solution : le Parti communiste
Adrien Welsh
Clarté – Mai 2025

Au Canada, les conservateurs campés dans un populisme de droite raflent le plus grand nombre de votes populaire depuis des décennies. Aux États-Unis, un Trump lubrique se prétendant anti-système est réélu à la présidence et ce, malgré ses casseroles judiciaires. En France, Marine LePen (ou, in abstentia sua, un de ses suppléants, probablement Jordan Bardella) au second tour est devenu la norme alors qu’en 2002, son père donnant la contradiction à Chirac était vécu comme une commotion politique. L’Italie élit son gouvernement le plus réactionnaire depuis Mussolini alors qu’en Hongrie, Orban Viktor traque les réfugiés, multiplie les attaques anti-démocratiques, anti-ouvrières et anti-populaire. On peut en dire autant du slovaque Fico, même de Zelensky pourtant adulé par les impérialistes occidentaux et leurs supplétifs.
Et que dire de Milei et de sa tronçonneuse qui, certes enraye l’inflation, mais fait croupir la classe ouvrière argentine encore plus dans la misère et la pauvreté? Ou du salvadorien Bukele qui, sous prétexte de se débarrasser des narcotrafiquants fait la guerre aux opposants et, en catimini, met la main lui-même sur le trafic de drogue devenu pratiquement un monopole d’État tout en désinvestissant dans les infrastructures et les services publics?
Un peu partout à travers le monde, on constate une poussée manifeste des idées et des organisations populistes de droite. Elles prétendent résoudre les problèmes légués par l’alternance entre « vieux » partis bien établis et ancrent leurs appuis auprès des masses populaires qu’elles finissent immanquablement par trahir. Ce phénomène est particulièrement prégnant en Europe où, sociaux-démocrates et libéraux se sont partagés le pouvoir depuis le plan Marshall, tous deux partageant le même objectif : celui de contrecarrer la tendance à la baisse du taux de profit en augmentant le taux d’exploitation de la classe ouvrière.
Cette offensive de la classe dirigeante n’est pas neuve : elle est inhérente au capitalisme. Or, comme l’expliquait candidement un des dirigeants du Conseil national du patronat français : « on ne fait pas la même politique selon que le Parti communiste représente 25 ou 15% des suffrages ». Ainsi, les Partis communistes européens, tout comme l’existence de l’URSS et du camp socialiste en contrepoids à l’hégémonie capitaliste forcent le patronat à la retenue. Pour autant, dans les années 1990, la « gauche » comme la « droite » se sont adonnées à des politiques anti-sociales. On peut penser aux privatisations du gouvernement de « gauche plurielle » dirigé par Jospin en France comme des lois Hart en Allemagne – le tout pendant que ces économies-moteur de l’Europe étendaient l’influence de l’Union européenne à coup de bombes en Yougoslavie d’ailleurs.
Ainsi, il n’est pas étonnant qu’après des décennies de désindustrialisation, de casse de nos services publics, de privatisation de nos infrastructures publiques induisant leur délabrement, de baisse des salaires réels, d’inflation et ce, peu importe la couleur du gouvernement, une partie des masses populaires en colère soit prête à tout casser et à tenter l’option populiste de droite et de ses politiques identitaires corporatistes fascisantes. Car pour le patronat et les actionnaires, mieux vaut Hitler que le Front populaire…
Pourtant, en Europe, dans le camp de l’impérialisme occidental atlantiste, il est un pays où l’expression politique de l’extrême-droite perd prise : la Grèce. La raison en est simple : la force conquise par le militantisme quotidien de son Parti communiste, de ses organisations démocratiques et de son mouvement syndical de classe organisé au sein d’un front de convergence des luttes, le PAME.
En effet, le KKE (Parti communiste grec) a récolté, avec 7,23% des voix lors des législatives de 2023, 26 sièges alors que le seul parti d’extrême-droite représenté au parlement (Solution grecque) doit se contenter de 16 élus. Quant au PAME, bien qu’il ne représente pas un syndicat, mais un front de lutte syndical de classe, il réussit à organiser des grèves générales, souvent boudées par les syndicats officialistes parce qu’illégales d’ailleurs, mais pourtant suivies par 80% des salariés, travailleurs, ouvriers et employés d’une ou l’autre des branches d’industrie concernées…
Alors qu’on en finisse avec le légalisme et le dialogue social : depuis que les syndicats s’hérissent comme partenaires sociaux, la classe ouvrière essuie les pires attaques. Qu’on en finisse avec l’idée du vote stratégique : choisir entre la peste ou le choléra finit par nous apporter la COVID. Qu’on en finisse avec les alliances de gauche sans principe : Syriza a porté au peuple grec le pire mémorandum de son histoire. Autant pour la « gauche radicale ». Qu’on arrête de rougir devant la doxa de l’adéquation entre communisme et nazisme sous le parapluie si échancré qu’il en devient imaginaire du totalitarisme. L’histoire actuelle comme celle d’il y a plus de 80 ans rappelle que l’anti-communisme fait le lit du fascisme.
Comme l’écrivait le poète communiste Paul Éluard : « Si l’écho de leur voix se tait, nous périrons ». De quelles voix s’agit-il? De celles des résistants, partisans et communistes qui ont sacrifié leur vie pour la Libération de l’Europe, puis d’un monde potentiellement contrôlé par les nazi-fascistes appuyés jusqu’au dernier moment par les capitalistes et impérialistes coalisés d’ailleurs.
Aujourd’hui donc, la meilleure, la seule manière de s’attaquer au fascisme, c’est en renforçant le Parti communiste, le mouvement syndical de classe et les mouvements démocratiques et populaires alliés à cette bataille. Seul un bloc anti-impérialiste et anti-monopoliste fort peut dévoiler la supercherie des populistes de droite et ainsi les combattre avec l’acharnement nécessaire à en triompher.
À nous d’être à la hauteur du défi en cette période où nous célébrons 80 ans depuis la victoire des peuples contre le nazi-fascisme.