Inde – Pakistan : la guerre et le nationalisme étroit ne sont pas la réponse au terrorisme 

Inde – Pakistan : la guerre et le nationalisme étroit ne sont pas la réponse au terrorisme 


Greg Beaune
Clarté – Mai 2025


Depuis l’attentat du 22 avril qui a frappé le Cachemire sous occupation indienne — un acte terroriste ayant coûté la vie à au moins 26 touristes —, une série d’escalades militaires entre l’Inde et le Pakistan a culminé avec l’échange de tirs le plus intense entre les deux pays depuis des décennies.

Les hostilités ont débuté immédiatement après l’attaque, avec Narendra Modi imputant sans preuve la responsabilité au Pakistan, coupant le flux d’eau vers le pays voisin, tandis que les armées des deux États ont échangé sporadiquement des tirs légers à la frontière. Début avril, nous avions souligné que le risque d’une guerre ouverte entre ces deux États dotés de l’arme nucléaire n’avait jamais été aussi élevé ces dernières années ; une prévision malheureusement avérée quelques semaines plus tard.

En effet, dans la nuit du 6 mai, l’Inde a lancé une série de frappes de missiles et de bombardements aériens sur des cibles au Cachemire sous contrôle pakistanais et dans la province pakistanaise du Pendjab, causant au moins 26 morts. Le Pakistan a répliqué en pilonnant des villes frontalières, faisant une douzaine de victimes civiles, et aurait abattu plusieurs appareils militaires indiens.

Réactions des partis communistes régionaux

Le Parti communiste du Pakistan, dans une déclaration intitulée « Pas de guerre Inde-Pakistan autre que la guerre des classes », a fermement rejeté ce qu’il qualifie d’« actes d’agression » de la part de l’État bourgeois indien et par la classe dirigeante pakistanaise. Il décrit ce conflit comme une rivalité bourgeoise pour le contrôle hégémonique régional, au détriment des intérêts de la classe ouvrière. Enfin, il appelle la classe laborieuse et les forces progressistes d’Asie du Sud à rejeter « ce nationalisme mensonger pour [plutôt] embrasser l’internationalisme prolétarien ». Dans une déclaration antérieure, le parti a également affirmé — spécifiquement sur la question du terrorisme régional — qu’il était impératif de « tendre vers une collaboration robuste et durable entre les deux pays pour éradiquer le terrorisme de manière exhaustive et permanente. »

Le Parti communiste de l’Inde a pour sa part publié une déclaration plaidant pour la construction d’un « consensus national » contre le terrorisme, une coopération régionale avec le Pakistan pour éradiquer les activités terroristes dans la region, et souligne l’importance de privilégier les voies diplomatiques pour résoudre la crise actuelle.

Le nationalisme belliqueux pour étouffer la colère populaire

Ces événements surviennent dans un contexte de fortes mobilisations sociales dans les deux pays. Au Pakistan, une large coalition s’oppose à un projet de canal qui bouleverserait le réseau hydrique, menaçant les agriculteurs de la vallée de l’Indus. En Inde, une proposition de loi sur les droits fonciers, perçue comme une nouvelle offensive contre la minorité musulmane, a déclenché d’importantes manifestations, violemment réprimées – notamment au Bengale-Occidental, où plusieurs manifestants ont été tués par la police début avril.