Courrier du lecteur : Le génocide à Gaza carbure au gaz…

Courrier du lecteur : Le génocide à Gaza carbure au gaz…


Anonyme
redaction@journalclarte.ca
Clarté #54 – Décembre 2023


En 2005, le gouvernement israélien d’Ariel Sharon évacue les colonies de la bande de Gaza. Cette opération, applaudie par la communauté internationale et dépeinte comme un pas vers la paix n’est en fait que de la poudre de salpêtre aux yeux, car cette manœuvre se fait unilatéralement; autrement dit, sans le concours de l’Autorité palestinienne, sans même que celle-ci puisse y asseoir son autorité.

L’arrière-pensée de Sharon et de son gouvernement des plus sionistes est de permettre la prolifération du Hamas dans la bande de Gaza afin d’affaiblir l’OLP et l’Autorité palestinienne, puis, à plus long terme, faire capoter toute possibilité de créer un État palestinien indépendant et viable.

De la même façon que les impérialistes états-uniens ont laissé Al-Qaïda proliférer en Afghanistan et ailleurs dans la région afin d’y justifier une éventuelle invasion militaire, Israël finance et appuie le Hamas depuis les années 1980. Ce n’est pas un hasard si, un an après le démantèlement des colonies israéliennes de Gaza cet État impose un siège total qui en fait littéralement une prison à ciel ouvert.

Par ailleurs, des informations accablent de plus en plus les services secrets israéliens qui savaient depuis plusieurs mois au moins qu’une attaque du Hamas était imminente. Sans tomber dans le conspirationnisme, il reste que le premier feu lancé par ce mouvement islamiste a bien été instrumentalisé – et continue de l’être – dans le but de discréditer la résistance palestinienne à un niveau encore jamais vu. 

En définitive, permettre la prolifération du Hamas dans la bande de Gaza – et les exemples d’un tel fait sont multiples – sert les intérêts du sionisme sur toute la ligne. Il s’agit notamment de pousser le caractère ethnico-religieux comme cause du conflit israélo-palestinien tout en poussant à l’extrême la division du territoire national palestinien et ainsi le démanteler brique par brique, en commençant par un véritable nettoyage ethnique dans la bande de Gaza pour en faire un véritable charnier.

Mais ne soyons pas dupes. Au-delà de l’aspect politique, on compte bon nombre de considérations économiques, à commencer par l’accès aux ressources naturelles, en particulier aux hydrocarbures dans un contexte des plus volatils initié par la guerre entre la Russie et l’OTAN sur le territoire ukrainien en février 2022.

En effet, l’Europe occidentale, jusqu’alors très dépendante du gaz russe, doit varier ses sources d’approvisionnement si elle veut agir en conséquence avec les sanctions qu’elle adopte. Justement, dans les années 1990 – 2000, différents gisements ont été recensés dans l’est de la mer Méditerranée, notamment au large du Liban, de Chypre et d’Israël.Parmi ceux-ci, deux (50 milliards de mètres cube) se trouvent dans les eaux territoriales de Gaza. Or, à aucun moment, à cause du blocus, les Palestiniens n’ont pu l’exploiter.

Pendant que l’on dénombre les morts par dizaines de milliers depuis le 7 octobre, le 29 de ce même mois, le gouvernement israélien négociait et accordait des droits d’exploitation desdits gisements à six compagnies dont l’italienne ENI et la britannique BP…