Construction : Expiration des conventions collectives le 30 avril 2025
Construction : Expiration des conventions collectives le 30 avril 2025
Pascal Morel
Clarté – Novembre 2024
La Commission de la Construction du Québec (CCQ) a procédé au vote d’adhésion syndicale de ses quelque 200 000 membres cet été. Les résultats ont pris effet le 1er septembre dernier mettant la table au début des négociations des 4 conventions collectives dans l’industrie de la construction.
L’industrie de la construction est régie par 4 conventions collectives visant ses 4 secteurs soit: Industriel, institutionnel et commercial, génie civil et voirie, et résidentiel. Une association patronale est désignée pour chaque secteur selon la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction (loi R-20).
Le résultat de cette élection impacte directement le poids relatif que va occuper chacun des 5 syndicats dans les négociations. Pour qu’une entente soit adoptée, elle doit être ratifiée par l’association patronale et 3 syndicats représentant au moins 50% des travailleurs de la construction.
La loi R-20 reconnaît 5 associations syndicales. Voici leur représentativité à l’issue du scrutin de 2024:
Organisation | Pourcentage |
---|---|
CSD Construction | 7.5% |
CSN–Construction | 5.9% |
International | 20.6% |
FTQ-Construction | 44% |
SQC | 21.7% |
Chaque syndicat varie dans leur revendication et leur combativité. Le SQC par exemple se propose comme le syndicat le moins cher en termes de cotisation et il est le syndicat privilégié par les travailleurs ayant une opinion défavorable du mouvement syndical en général. Le SQC est maintenant le deuxième syndicat en importance après avoir passé de 19% en 2020 à 21% en 2024. Le SQC représentait à peine 6% des votes en 2009. Leur ascension envoie un message inquiétant sur le sentiment antisyndical qui règne chez certains travailleurs à la veille des négociations.
Ces négociations devront commencer en novembre et toucheront sans aucun doute les thèmes des salaires et de la conciliation famille-travail. Les salaires n’ont pas suivi l’inflation qui a touché le Québec au cours des 4 dernières années. L’industrie de la construction, avec les journées de travail qui commencent en général à 6 ou 7 heures du matin, n’offre presque aucune flexibilité sur les horaires. Beaucoup de travailleurs réclament pouvoir commencer leur journée à une heure leur permettant d’aller porter ou chercher leurs enfants à la garderie.
Les négociations auront jusqu’en mai 2025 (ou juillet 2025 avec extension de médiation) pour aboutir à une entente sans quoi les syndicats pourront acquérir leur droit de grève. Plusieurs travailleurs ont encore un goût amer de la loi spéciale de 2017 les forçant à retourner au travail. Cette loi a depuis été jugée inconstitutionnelle ce qui porte à croire qu’un scénario de grève pourrait faire son retour l’été prochain.