Les islamo-fascistes de Damas interdisent le Parti communiste syrien

Les islamo-fascistes de Damas interdisent le Parti communiste syrien


Rédaction Clarté
Clarté – Février 2024


Le 29 janvier dernier, les factions militaires djihadistes ayant pris le pouvoir grâce aux forces impérialistes occidentales et leurs supplétifs locaux se sont réunies afin de suspendre la Constitution de 2012 et concentrer les pouvoirs exécutifs et législatifs entre les mains d’une seule personne.

Il n’aura fallu que quelques semaines depuis la chute du régime baasiste du 8 décembre 2024 pour que les promesses de démocratisation du régime volent en éclat. Loin d’une volte-face, voire d’une trahison, il s’agit de l’aboutissement logique d’un processus entamé il y a plusieurs décennies. S’il est vrai que la Syrie a soufflé chaud et froid, alternant coopération avec l’impérialisme occidental (ex. : lors de l’invasion du Liban de 1976 ou pendant la Guerre du Golfe des années 1990) et dénonciation (ex. : en défendant sa souveraineté devant Israël et les plans de partage impulsés par les États-Unis), il reste qu’à partir de 2011, dans un contexte de rivalités entre les États-Unis et la Chine pour le contrôle de la région, se débarrasser du gouvernement Assad à tout prix est devenu le mantra de Washington.

L’existence d’un État souverain garantissant ses propres intérêts économiques dans la région, notamment grâce à un secteur économique public structurant, obstruait la marche états-unienne forcée vers la balkanisation de la région et son éclatement en entités entièrement redevables à leurs garants impérialistes.

C’est ainsi que, depuis le 8 décembre dernier, les factions djihadistes au pouvoir – terroristes hier, mais modérées et démocrates aujourd’hui – n’ont cessé d’offrir toutes les garanties nécessaires à l’impérialiste occidental, à commencer par leur fer de lance régional : Israël. Multipliant les rencontres avec la Turquie otanienne et autres émissaires de l’empire dollar, ces fondamentalistes du pouvoir autocratique se sont empressés de liquider les entreprises d’État, de mettre à pied les fonctionnaires, mais aussi d’intensifier les discriminations sur des bases ethnico-religieuses comme sexuelles et ce, malgré des promesses en plein jour.

Ainsi, la réunion du 29 janvier ne représente que l’aboutissement d’un processus à la fois long et brutal visant à annihiler les droits syndicaux et sociaux et à livrer la Syrie sur plateau d’argent aux monopoles occidentaux.

Le Parti-État du Baas s’auto-dissout quelques heures à peine après la fuite de l’ancien Président Bachar el-Assad. Lui-même, en exil à Moscou, exclut un retour au pouvoir ni quelle forme de résistance que ce soit. Ses alliés d’hier aussi cherchent plutôt à tirer leur épingle du nouveau jeu politique. En clair, plus personne en Syrie ne souhaite un retour à l’ancien régime.

Ainsi, la réunion du 29 janvier dernier, imposant la dissolution de plusieurs partis politiques nationaux, notamment celle des deux Partis communistes, n’a d’autre objectif que d’ancrer le nouveau régime dans la réaction, la tyrannie et la soumission la plus totale envers les intérêts de l’impérialisme occidental. Pourquoi autrement exiger la liquidation des deux seules forces politiques qui se sont attaquées à la fois à l’arbitraire autoritaire du gouvernement du Baas et ce, au prix de nombreux sacrifices, puis à la défense patriotique du pays contre l’impérialisme assaillant?

Au demeurant, on sait que les zouaves zélés de l’impérialisme occidental ne s’arrêteront pas en si bon chemin. Aujourd’hui, les communistes, demain les syndicalistes, et ensuite?

Fiers de leur honneur révolutionnaire séculaire, les deux partis communistes syriens exècrent cette décision anti-démocratique et s’engagent à poursuivre la lutte. Ainsi, dans une déclaration publiée le 30 janvier dernier, le Parti communiste syrien affirme qu’après plus de cent ans d’existence, « il poursuivra sa lutte pour la défense des droits des masses populaires et pour la restauration de l’indépendance et de la souveraineté du pays. » Les communistes syriens n’ont pas peur « de la répression et de la persécution, et [leur] histoire en témoigne. Le peuple syrien [les] connaît pour [leur] fermeté sur les principes et [leur] intégrité au service du peuple. »

Ils concluent qu’en « cette période difficile, […] l’une [des] premières tâches est d’œuvrer à l’unité de toutes les forces vives [du] pays, de tous les horizons, afin d’affronter la tyrannie et l’oppression. »