Clarté banni de Meta-Facebook : construisons notre propre réseau réellement social

Clarté banni de Meta-Facebook : construisons notre propre réseau réellement social


Adrien Welsh
redaction@journalclarte.ca
Clarté #52 – Août 2023


META et Facebook cherchent à faire une OPA sur l’ensemble des milieux de l’information. Ceux qu’on considérait comme réseaux « sociaux » se révèlent au grand jour : ce sont des réseaux au service des grandes entreprises.

En effet, avec un chiffre d’affaires de plus de 116 milliards de dollars, Meta n’a rien à envier aux autres monopoles. Comme pour tous, il s’agit de socialiser les pertes et privatiser les revenus. C’est d’ailleurs ce qui est au cœur du litige actuel : les entreprises d’information – pas moins capitalistes d’ailleurs mais subventionnées par l’État – sont mises au banc des accusés puisqu’on demande à Meta et à Facebook de payer le minimum de sa juste part.

Pour ces monopoles, c’en est trop. On use du chantage et dans la foulée, on s’attaque à Radio-Canada, TVA et aux autres entreprises d’information pourtant toutes autant monopolistes que Meta, Google et les autres titulaires des GAFAM.

Il ne fait aucun doute : il s’agit d’un conflit entre monopoles de l’information dans lequel la classe ouvrière n’a rien à gagner. Entre les GAFAM et les médias locaux, c’est blanc bonnet – bonnet blanc. À quoi bon imposer une taxe sur les contenus numériques si c’est pour perpétrer à longueur d’ondes de la propagande en faveur de l’Otan dans son offensive contre la Chine et la Russie? Pour partager les ressources publiques privatisées et verser – comme c’est déjà le cas – dans l’américanisation du divertissement et des informations?

Malheureusement, les entreprises médiatiques ont, depuis longtemps, abandonné toute mission éducative au profit du commercial. En termes marxistes, on dirait qu’elles ont abandonné la valeur d’usage au profit de la valeur d’échange. Leur seul but est de vendre de la nouvelle. Facebook et consorts ont flairé la bonne affaire.

Si tel n’était le cas, comment alors expliquer que Radio-Canada, TVA et autres ne s’attaquent aux GAFAM sur la forme plutôt que sur le fond? Comment comprendre ce ton défensif où nulle part il n’est question de contenu?

À Clarté, notre position est claire depuis longtemps. Il n’existe aucun réseau social virtuel. Tout monopole (de l’information ou non) ne sert que les intérêts de ses actionnaires. Nous ne nous prétendons pas « média alternatif » comme le terme semble être usé présentement. Nous ne faisons pas partie de cette clique qui cherche à dévoiler « ce que personne ne dit » ni les « mensonges des médias traditionnels ».

Nous sommes un média qui n’a pas peur d’aller au-delà de l’information et de la propagande. Nous avons pour vocation d’organiser notre lectorat et, plus au-delà, la classe ouvrière en général envers et contre le patronat et son pouvoir.

Ainsi, s’il est une preuve parmi d’autres, le bras de fer entre le gouvernement et Meta ne nous concerne pas. Nous cherchons être ce vrai média social en devenant ce journal que l’on vend le matin d’un dimanche, car un vrai média social n’est pas seulement propagandiste et agitateur, mais aussi un organisateur collectif…

Telle est la prétention de Clarté!