L’impact des choix économiques sur l’inflation et les salaires

L’impact des choix économiques sur l’inflation et les salaires


Sylvain Archambault
redaction@journalclarte.ca
Avril 2023


Voici quelques statistiques historiques sur l’inflation et le salaire au Québec :


• Entre 1960 et 2021, le taux moyen annuel d’inflation a été de 3,8 %, ce qui signifie que les prix ont augmenté en moyenne de 3,8 % chaque année au cours de cette période. Selon les données de Données Mondiales.com, l’évolution des prix pendant cette période a été de 823,53 %.


• Le salaire moyen de 1960 était de 16 000$. Selon un article de la revue Perspectives publié en été 1993, intitulé « L’évolution des salaires durant sept décennies », le salaire moyen des hommes a augmenté de 44 % entre 1950 et 1960, passant de 12 800 $ à près de 18 500 $. Pendant cette même période, le salaire moyen des femmes a augmenté de 36 %, passant de 7 400 $ à 10 000 $.


• En 1960, le salaire minimum était de 0,69 $ à Montréal.


En examinant les données salariales depuis 1960, on peut constater que la politique gouvernementale a conduit à une diminution du plancher des salaires vers le bas. Pour maintenir le pouvoir d’achat moyen des travailleuses et travailleurs, de 1960 à 2021,  le calcul est simple. C’est 16 000 $ * 8.23 ce qui donne 131 800$. Tandis qu’il est  de 41 654 $ en 2022.

Si on applique au salaire minimum, c’est 0.69 $ * 8.23 ce qui donne 5.67$. Tandis qu’il est de 14.50$ en 2022. C’est  l’exemple typique du ridicule de l’augmentation au pourcentage pour maintenir le pouvoir d’achat. Comme on le constate, même les gouvernements ont été obligés de transgresser cette façon de faire. Derrière cette forme d’augmentation dite générale, c’est la précarisation de la masse des salarié(e)s que les gouvernements imposent à la classe ouvrière. L’inflation est un taux appliqué au salaire moyen, ce qui donne un montant en argent qui une fois pondérée a un taux différencié dépendant du revenu donc plus élevé pour un bas salarié et plus bas pour un haut.

Il faut comprendre que l’appauvrissement et la concentration de la richesse ne sont pas des phénomènes naturels et isolés, mais plutôt des choix politiques faits par les monopoles et leurs États. Ces derniers possèdent un pouvoir considérable sur la production et la distribution de la richesse. Cette influence leur permet d’imposer leur volonté aux masses et de centraliser progressivement le pouvoir. En revanche, si les travailleurs et travailleuses se rassemblent autour de revendications communes qui bénéficient à la masse, telle que l’augmentation de 100 $ par semaine pour tous, cela peut canaliser leurs efforts dans la lutte. Il n’y a pas de solution miracle ni rapide pour sortir de la situation actuelle d’appauvrissement constant et de dégradation des conditions de vie de la population. La seule façon d’y arriver est de s’unir et de créer des organisations politiques et ouvrières qui ont pour objectif la défense des intérêts de la classe ouvrière.