Abolissons les permis de travail fermés, arrêtons les déportations, mettons fin à l’exploitation dès maintenant !

Abolissons les permis de travail fermés, arrêtons les déportations, mettons fin à l’exploitation dès maintenant !


Alex Courtois
redaction@journalclarte.ca
Clarté – Décembre 2023


Le lundi 18 décembre, était la Journée internationale des migrant.e.s. Le Centre des Travailleuses et des Travailleurs Immigrant.e.s (CTTI) du Bas-Saint-Laurent accompagné de Cassandre Vassart-Courteau, animatrice au Comité Logement Bas-St-Laurent, de Sarah Charland-Faucher du Carrefour international bas-laurentien pour l’engagement social, d’un représentant du conseil régional du Bas-Saint-Laurent–Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine de la FTQ de plusieurs personnes solidaires se sont réuni devant le bureau de Poste Canada (136 rue Saint-Germain Ouest) à Rimouski pour une conférence de presse. À la suite de cette conférence, des cartes postales signées par la population bas-laurentienne ont été postées à destination du bureau du ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller pour lui rappeler son engagement de mettre sur pied un programme de régularisation des personnes sans statut.

Pour rappel, depuis l’annonce, en décembre 2021, de l’intention du gouvernement fédéral de mettre sur pied un programme de régularisation des personnes sans-papiers, rien de concret n’a été avancé. Malgré une pression continue pour réclamer en urgence un programme inclusif et permanent, les centaines de milliers de personnes sans papiers au Canada vivent toujours dans l’incertitude face à leur avenir et sont forcées à vivre et travailler dans la crainte constante de la déportation et de l’emprisonnement.

« Au Centre, on reçoit presque quotidiennement des appels de personnes migrantes avec un permis de travail fermé qui vivent de l’abus et de l’exploitation, soulève Florian Freuchet du Centre des travailleuses et travailleurs immigrants du Bas-Saint-Laurent. On nous rapporte des heures de travail excessives, des heures supplémentaires non payées, des accidents de travail non reconnus par l’employeur, des logements insalubres, des situations de harcèlement psychologique ou toute forme de non-respect des conditions de travail fixées par les lois sur les normes du travail au Québec. »

« Ce n’est pas rare qu’on entend que la crise du logement est de la faute des personnes immigrantes, a indiqué la porte-parole du Comité Logement, Cassandre Vassart-Courteau. Beaucoup d’études prouvent que ça n’a pas rapport. Il faut rester solidaires face à ces gens qui ont des permis de travail fermé et qui ont un statut d’immigration précaire ou qui ont perdu leur statut d’immigrant à cause d’un fax mal envoyé à notre cher gouvernement canadien ! »

Pour Sarah Charland-Faucher du Carrefour international bas-laurentien pour l’engagement social, le soutien de ces revendications va de soi. « Peu importe d’où on est, on a les mêmes droits. On ne devrait pas avoir plus de problématiques parce qu’on est de telle nationalité. On laisse les marchandises circuler extrêmement librement entre les pays parce qu’on a besoin de nourriture et de minéraux. Mais, quand il est question d’êtres humains, on met toutes sortes de barrières, surtout si les gens viennent des pays les plus appauvris du monde. »

« Pour le conseil régional du Bas-Saint-Laurent–Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine de la FTQ, la régularisation du statut des travailleurs étrangers est un incontournable. » […]Ces travailleurs devraient avoir les mêmes droits que nous. Dans le Bas-Saint-Laurent, il y a des cas qui sont problématiques. On en a géré quelques-uns. Ces gens doivent faire partie intégrante de la population de travailleurs. »

Un membre du PCQ-PCC a aussi rappelé la déclaration du Parti : « Alors que le gouvernement libéral cherche à présenter une image favorable aux nouveaux arrivants, la vérité est qu’il a continué à présider un système d’immigration de plus en plus orienté vers la fourniture d’une main-d’œuvre bon marché et précaire à des secteurs particuliers de l’économie. Le régime d’immigration actuel, fondé sur la classe économique et les parrainages familiaux, exclut souvent les immigrants de la classe ouvrière du monde entier, qui sont alors contraints de vivre dans la précarité grâce à des permis temporaires sans accès aux soins de santé et aux programmes sociaux.

On constate aujourd’hui que la majorité des nouveaux arrivants n’ont qu’un statut temporaire, et que beaucoup d’entre eux finissent par perdre leur statut et devenir des sans-papiers en raison de divers problèmes liés aux permis de travail et d’études ou du rejet de leur demande de statut de réfugié. Le système est conçu pour une exploitation maximale par le biais de divisions xénophobes et racistes sur le marché du travail où un nombre croissant de travailleurs-euses sans statut et à statut temporaire n’ont pas de droits ou en ont moins, ce qui impacte les conditions de travail dans l’ensemble du pays. Les programmes de travailleurs-euses temporaires doivent être supprimés et remplacés par un système d’immigration offrant à tous les travailleurs-euses une voie claire vers la citoyenneté. Le Canada doit permettre à tous les travailleurs-euses de se syndiquer, d’être couverts par la législation sur les normes d’emploi et d’avoir accès aux soins de santé, à l’éducation et aux services sociaux. Il s’agit là de droits humains fondamentaux. »